• Y a des jours comme cela, où on aurait envie d'y croire

    ARTICLE de LAVENIR de ce 27/07/2018

    D’après des experts, l’agriculture bio permettra de réduire la facture des soins de santé et de créer 1 564 emplois en plus en Wallonie.

    À l’occasion de la Foire de Libramont qui ouvre ses portes ce vendredi matin, des discussions porteront sur encore sur l’agriculture biologique et ses avantages (ou ses inconvénients). D’après des chercheurs de l’UCL, la Wallonie aurait tout intérêt à développer le bio. Ils ont évalué les conséquences environnementales et économiques d’une conversion de l’agriculture wallonne vers un modèle sans produits phytopharmaceutiques et à faible apport d’intrants chimiques. «Il y a très peu de bio aujourd’hui, mais on peut collectivement s’inscrire dans un mouvement de transition vers ce modèle qui ne sera que bénéfique. Il faut s’inscrire dans une logique inclusive où il y a de la place pour tout le monde», nous a confié le Pr Philippe Baret, doyen de la faculté de bio-ingénieurs de l’UCL. Il a dirigé l’équipe de chercheurs qui a réalisé l’étude dont nous avons pris connaissance.

    1. Production largement autosuffisante. D’après les experts, en convertissant sa production vers une agriculture propre, la Wallonie aura de quoi nourrir non seulement ses habitants, mais aussi les Bruxellois. En effet, le modèle à faibles intrants chimiques produira 70% des unités de céréales actuelles. Mais il fournira l’équivalent d’environ 3 kg de céréales par personne et par jour, soit 5 fois plus de calories par jour recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    2. Création d’emplois. D’après l’étude, en optant pour le bio, la Wallonie inversera la tendance à la baisse des effectifs dans les fermes. En effet, l’agriculture bio se fera sur de petites surfaces, mais nécessitera de plus de bras. Elle permettra in fine une croissance de l’emploi d’environ 9%, soit 1 564 fermiers supplémentaires. On arriverait à maintenir l’emploi à environ 18 000 agriculteurs dans les exploitations d’ici 2050 (les dernières statistiques indiquent 16 439 agriculteurs dans le secteur en 2014).

    3. Gain environnemental et en soins de santé. En réduisant drastiquement l’usage des produits chimiques, la Wallonie dépenserait moins pour traiter ses eaux qui sont aujourd’hui polluées par les nitrates. Le bio permettrait donc de réduire la facture des dommages environnementaux de près de 250 millions d’euros. La santé humaine s’en trouverait de facto améliorée (réduction de la mortalité, hausse de la capacité de travail, réduction des admissions à l’hôpital, etc.). Ici, aussi, les experts évaluent à environ 250 millions supplémentaires la réduction de la facture des soins de santé (moins de cancers, etc.).

    4. Gain de valeur ajoutée. Les experts de l’UCL ont évalué à 807 millions la valeur ajoutée brute actuelle de l’agriculture wallonne. Le passage à l’agriculture propre entraînerait une plus-value des produits de 30% et portera la valeur ajoutée brute à 818 millions. En déduisant les dommages environnementaux, on arriverait à une valeur ajoutée réelle de 320 millions. Les experts précisent qu’il faudra mettre en place « une nouvelle organisation des chaînes de commercialisation et une meilleure répartition des marges afin de garantir une juste rémunération des producteurs sans impacter de manière importante le prix pour le consommateur final». Ils ont fait des recommandations (recherches ciblées, clarifier les indicateurs d’usage des pesticides, etc.).


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